Intervention de Sylvain Moretti Secrétaire Général de l' UD CGT 04, à la Bourse du Travail de Manosque
Chères et chers camarades,
Je ne reviendrai pas au cours de mon intervention sur le coté historique du lieu où nous nous rassemblons aujourd’hui, mais c’est une intervention particulière que j’ai l’honneur de faire au nom de l’Union Départementale CGT des Alpes de Haute Provence, en pensant aux femmes et aux hommes qui dans ce lieu ont écrit l’histoire de notre organisation.
Essayer de les citer, tous ces camarades, nos camarades, viscéralement attachés à notre CGT et à la défense des travailleuses et travailleurs de notre département serait trop difficile tant la liste serait longue. En plus, cela m’emmènerai certainement à en oublier, alors je vous propose à chacun d’entre vous, d’avoir une pensée pour toutes celles et ceux que vous connaissez et qui ont oeuvré à faire de ce lieu, cette bourse du travail, un lieu d’accueil et de rassemblement incontournable du bassin Manosquin.
C’est bien ce « patrimoine historique ouvriériste » qui nous a été transmis que nous avons le devoir tous ensemble de faire perdurer dans les mois et les années à venir.
Mes camarades, nous avons de quoi faire collectivement au vue de la situation et des attaques que notre camps subie de façon quotidienne, nous avons donc bien la responsabilité du local à l’international, d’organiser les travailleuses et travailleurs pour renverser la situation et mettre fin aux politiques d’austérités généralisées et ciblées sur nos grandes conquêtes sociales.
Organiser au niveau international notre classe, c’est aussi au quotidien se mobiliser pour gagner la paix de partout sur la planète, il est bien entendu en ce sens important de rappeler la position de notre organisation sur l’indispensable cessez le feu en Palestine, en Ukraine mais plus largement de partout dans le monde où les guerres s’enracinent sans qu’aucune solution diplomatique émerge de la part des décideurs.
Il est donc important, même si cela est difficile de convaincre les travailleurs de nos entreprise sur la nécessité de se mobiliser, de continuer à impulser en rappelant qu’il ne peut y avoir de progrès social sans paix !
Alors continuons et soyons nombreux dans toutes les initiatives proposées sur le département pour exiger une paix juste et durable partout où la guerre fait rage.
Je le disais en début d’intervention, nous avons de quoi faire, et en particulier dans la période pour mieux vivre, ou simplement survivre !
L’inflation amplifiée par la spéculation organisée sur les produits énergétiques et les denrées alimentaires a eu pour conséquence que la plupart des entreprises en ont profité pour augmenter leurs prix sans bien entendu augmenter les salaires. La conséquence c’est que notre niveau de vie se dégrade, il est de plus en plus difficile de boucler les fins de mois.
Le Gouvernement répond à cette situation en permettant aux employeurs d’accroître l’exploitation des salariés :
nouvelle réduction des droits à l’assurance chômage, projet de nouvelle attaque contre nous garanties collectives, coupes budgétaires massives dans les services publics, passage en force sur les accords de libre-échange, etc.
L’environnement est lui aussi sacrifié puisque les normes de protection de la santé et de la nature sont attaquées comme les normes sociales.
Cette politique n’est pas un échec, c’est clairement un choix.
Elle permet le versement de 97 milliards aux actionnaires du CAC 40 et de battre un nouveau record !
Dans le même temps nous constatons la dégradation de nos conditions de vie, de notre système de santé, de notre école publique, du financement de nos retraites… Cela ne peut plus durer !
L'urgence c’est donc bien l’augmentation des salaires qui doivent augmenter autant que le SMIC et les prix.
Il faut aussi des mesures concrètes pour améliorer nos conditions de vie, comme le renforcement du service public de l’énergie pour faire baisser immédiatement la facture d’électricité de 20%.
Avant de terminer mon intervention, je souhaite aborder les prochaines échéances électorales et en particulier les futures élections européennes. Ensemble, nous nous battons pour plus de protection sociale et environnementale, plus d’égalité, de partage et solidarité.
Cette position n’est pas la vision du gouvernement Macron qui oeuvre à protéger les seuls intérêts des plus riches. C’est encore moins l’action du Rassemblement national et de l’extrême droite en Europe dont les votes au Parlement trahissent le vrai projet.
L'extrême droite se coordonne au plan européen et les politiques qu'elle met en place se ressemblent fortement, comme la contestation du rôle et de la place des organisations syndicales. Nous sommes leur pire ennemi, nous incarnons tout ce qu'ils détestent car nous rassemblons les travailleuses et travailleurs, quelques soient leurs origines, pour les unir face au capital.
Pour lutter contre les idées d'extrême droite, il faut donc bien faire connaitre leur position et enfin travailler à construire des alternatives progressistes.
Dans la suite de la mobilisation contre le report de l’âge de départ à la retraite et alors que le gouvernement Macron ne cesse de s’en prendre à celles et ceux qui travaillent et créent les richesses et font tourner nos services publics, la CGT appelle tou·tes les salarié·es, privé·es d’emploi et retraité·es du pays à voter pour le camp progressiste aux élections européennes du dimanche 9 juin 2024.
Enfin, mes camarades pour ne pas être trop long et pour conclure, soyez certain d’une chose, sans pression collective, ni le Gouvernement ni le patronat ne nous feront de « cadeaux ».
Nous devons donc nous organiser à partir des entreprises, dans toutes les entreprises, tous les services Publics !
Pourquoi vous me direz ? Parce qu’il y a de meilleurs salaires dans les entreprises où il y a des grèves. Ce n’est pas la CGT qui le dit, c’est les services du Ministère du travail mes camarades !
Le patronat et ses relais politiques l’ont bien compris : ils veulent réduire la syndicalisation pour pouvoir exploiter plus facilement les salariés.
Dans de nombreuses communes, ils tentent de déloger les syndicats des Bourses du Travail pour que les salariés qui veulent s’organiser ne trouvent plus ces structures de proximité pour les aider.
Le 1er mai, journée historique de défense des droits sociaux et des droits syndicaux, exigeons le respect de notre droit à nous syndiquer, à être représentés dans l’entreprise, à faire grève, à manifester librement. Défendons nos unions locales et nos Bourses du Travail !
Mobilisation également à Digne les Bains ce matin sur la place du marché.