🏥 Etat des lieux du CH de Digne les Bains


L’hôpital de Digne emploie plus de 1000 temps plein rémunérés, tout corps de métier confondus. Dont 99 ETPR en CDD ou CDI chez les personnels non médical en 2022.

En ce qui concerne les soins, il est composé de divers secteurs qui ont fusionné en 2000 :

-Psychiatrie Adulte

- PĂ©dopsychiatrie

- MĂ©decine polyvalente, cardiologie pneumologie, gastrologie-oncologie

- Chirurgie

- Bloc opératoire

- RĂ©animation

- Urgences

- Maternité

Nous avons également des services supports (laboratoire, pharmacie, services techniques, administratifs, radiologie…) pour assurer le bon fonctionnement des services de soins.

Concernant la psychiatrie et la pédopsychiatrie, l’organisation de l’activité de l’établissement est sur le site mais aussi sur des structures extérieures rayonnant sur le département.

Il est important de savoir que dans les années 90 le secteur de pédopsychiatrie était doté d’un secteur d’hospitalisation complète sur site et de lits d’hospitalisations de semaine en extérieur.

Depuis des évolutions imposées par des mesures d’économie, ou par manque de médecins, et parfois en lien avec une nouvelle vision du soin ont justifiées des réorganisations et des fermetures de lits, de services.

Ainsi la pĂ©dopsychiatrie ne peut plus accueillir les enfants en grande difficultĂ©s la nuit et les Week ends. Ils se retrouvent en pĂ©diatrie ou restent Ă  domicile dans l’attente de places dans d’autres dĂ©partements. Dans l’urgence ils sont mĂŞme parfois hospitalisĂ©s chez les adultes. 

Cette année, la fermeture du centre de jour enfants de Château Arnoux avec redéploiement de l’activité sur Digne et sur Manosque sans réaménagement des locaux, s’est imposé face à la baisse significative de l’équipe médicale (3 ETP au lieu de 6 pour le département).

Il n’y a pas de suppression de postes pour l’instant mais le risque d’arrêts de soins pour certaines familles est réel, laissant ainsi le nord du département sans solutions.

Le manque de prises en charge adaptées laisse ces enfants ou adolescents en danger avec une explosion de risques suicidaires.

En psychiatrie adulte outre le fait d’avoir perdu les centres de jour pour personnes âgées, le secteur est passé de 140 lits d’hospitalisation en intra à 90 pour 2024.

Fermeture d’un pavillon d’entrée en 2018.

Diminution de l’activité de gérontopsychiatrie 13 lits actuellement au lieu de 24.

Fermeture d’un autre pavillon d’entrée en 2024.

Et une toute nouvelle thĂ©orie dans le soins : "aller vers" c’est-Ă -dire , on met les patients dehors, on ferme les lits, et la sociĂ©tĂ© donc essentiellement le milieu associatif  va les soigner...

Sur le secteur dit MCO (mĂ©decine, chirurgie, obstĂ©trique) : 

Fermeture de la pĂ©diatrie en 2008 entraĂ®nant une menace permanente sur la maternitĂ© en lien avec les attentes nationales du taux de naissance et le manque rĂ©curent de GynĂ©cologue obstĂ©triciens. 

Aujourd’hui, sur notre département, les enfants qui nécessiteraient une hospitalisation en pédiatrie sont automatiquement orientés sur Manosque ou sur Aix.

Perte des lits d’hospitalisation de cardiologie au départ en juillet d’un cardiologue : seules des consultations pour les hospitalisés seront maintenues.

Manque de lisibilité pour le remplacement des départs en retraite des oncologues, médecins gériatre, gastro-enterologue… etc...

Absence de spécialistes consultant sur le Centre Hospitalier.

En conclusion :

L’hôpital de Digne fonctionne trop souvent avec des médecins intérimaires qui coutent extrêmement cher à la collectivité ou des médecins étrangers dans l’attente de la validation de leur diplôme qui sont sous payés et dont l’obtention du diplôme français est le parcours du combattant.

Se rajoute à cela l’état bâtimentaire qui pourrait mettre en danger salariés et usagers (fissures, infiltration d’eau…) sans que l’hôpital public ait les moyens financiers de réparer ou de seulement entretenir.

Se rajoute à cela une Direction plutôt attentiste incapable d’anticipation que ce soit pour l’information, la réorganisation des soins que sur les travaux à entreprendre.

L’ARS se gargarise de perfuser l’hôpital à coup de millions et on ne peut que s’interroger sur le regard porté tant sur la réalité des besoins que sur l’utilisation de deniers.

L’hôpital de Digne annonce un déficit cumulé de plusieurs millions d’euros à l’instar des autres établissements publics. Et on ne peut que constater que peu de clinique se trouvent en difficulté financière !

On doit également interroger les politiques qui ne prennent aucun engagement pour la formation et le déploiement des médecins dans notre pays.

Si le constat est déplorable dans l’hôpital, on ne peut que faire le même sur la médecine de ville et les spécialités.

Pendant ce temps, ce sont les salariés de l’hôpital mais surtout les usagers qui payent l’addition de l’abandon du système de santé par les gouvernements successifs.